le 3 novembre 2015


ROMANS, ESSAIS, BD.

Svetlana ALEXSIEVITCH  La fin de l’Homme rouge ou le temps du
désenchantement   (2013)
Etrange qu’elle ait obtenu le Prix Nobel de littérature.  Une restitution de témoignages, sans mise en scène littéraire.  Intéressant mais lourd à la lecture.
Pour prolonger :   
Antonio TABUCCHI  Piazza d’Italia  (1994)
Même sujet d’une Histoire qui se termine, ici la fin de Mussolini.  Un vrai  bonheur d’écriture. (Odile)

Chimamanda Ngozi ADICHIE    Americanah   (2014)
Le récit plein d’humour d’une Nigériane partie vivre aux USA.  Des parallèles extraordinaires, beaucoup de finesse pour faire apparaitre le racisme latent. Une lecture réjouissante.   (Marie-Jo)

Jeanne BENAMEUR  Otages intimes   (2015)
Une reconstruction après une prise d’otage.  Le sentiment que nous sommes tous otage d’une situation dans notre vie, comment va-t-on faire pour s’en libérer ?  Une écriture qui nous fait respirer au rythme des personnages.  Un roman magnifique     (Françoise F.)
Pour prolonger :
Pas assez pour faire une femme        
Un autre roman extraordinaire de la même auteure (Aline)

Joseph BOYDEN    Dans le grand cercle du monde  (2014)
Un déballage voyeuriste et indigeste de tortures inhumaines pratiquées par les Indiens en parallèle à une colonisation évangélisatrice tout aussi indigeste de la part des Européens.  Glaçant.  (Marie-Jo)
           
Boyden fait émerger une histoire du Canada qui sans lui resterait inconnue du public     .  Un roman dur mais nécessaire pour savoir. (Odile)
           
Martin CAPAROS La faim  (2015)
Un journaliste, un peu économiste, nous livre un extraordinaire livre de 800 pages où alternent des descriptions de la faim dans de nombreux pays du monde avec l’explication parfois lumineuse, parfois un peu touffue,  des mécanismes internationaux qui conduisent à ce que un tiers de l’humanité vit sans savoir comment se nourrir le lendemain.  Très facile à lire, désespérant,  passionnant.  (Marie-Noëlle)

Javier CERCAS   L’imposteur  (2015)
Un roman sans fiction qui raconte une histoire vraie : une vie basée sur un mensonge.  Erudit mais beaucoup de lourdeurs et de redites.  Un questionnement permanent sur les mensonges qui constituent nos vies.  Intéressant mais pas passionnant et une imposture : ce livre n’est pas un roman.  (Aline et Françoise M.)

Colleen Mc CULLOUGH  Les oiseaux se cachent pour mourir  (1977)
Pour ceux qui n’auraient pas encore lu cette magnifique fresque de la vie d’une famille nombreuse, de petits propriétaires terriens entre   Australie et Nouvelle Zélande, entre les deux guerres. Un livre chaud, bousculant, plein d’énergie de secrets de famille et de sensualité.  (Marie-Noëlle)

Sophie DIVRY  Quand le diable sortit de la salle de bain            (2015)
Davantage un objet littéraire qu’un roman.  Le fond est plutôt déprimant (le récit au jour le jour de la vie difficile d’une jeune femme vivant de minimas sociaux) mais la forme est très originale mélangeant plein de styles, le porno sordide allant jusqu’à côtoyer d’authentiques alexandrins.  Osé et franchement amusant.  
(Françoise M)

Laurent GAUDE     Eldorado  (2006)
L’histoire d’un commandant de marine qui transporte des clandestins dans son bateau et fini sa quête dans le désert libyen.  Gaude est parmi les premiers à aborder le thème des réfugiés égarés en Méditerranée. Un très beau roman.
(Marie-Jo)

Jacques HIGELIN   Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans  (1987)
Un échange épistolaire lors de la guerre d’Algérie entre le jeune Higelin et son amoureuse d’alors.  Ces lettres et cet amour lui ont permis de supporter la guerre et de devenir jeune homme.  Très beau.  (Odile)

Manu LARCENET   Blast  (depuis 2009)
BD de 4 tomes.   Les états d’âme d’un personnage énigmatique proche du paranormal.              Extraordinaire !      (Odile)
Le combat ordinaire  (de 2003 à 2008)
BD en 4 tomes, idéale pour ceux que la BD n’attire pas.  Un dessin très chouette et beaucoup de tendresse.  (Annie)

Delphine LE VIGAN   No et moi   (2007)  
ET      
Marie MINIER   Les inséparables   (2008) 
Deux romans très proches dans leur thématique.  Une jolie écriture, un plaisir de lecture mais des romans qui ne laisseront pas de souvenirs impérissables.
(Christine)

Wilfrid LUPANO et Paul CAUVET   Les vieux fourneaux (depuis 2014)
BD en 3 tomes, les histoires de vieux qui ont formé une brigade anticonformiste pour faire bouger le monde.  Solidarité et humour. 
Génial ! (Odile)

Alain MABANCKOU  Demain j’aurai vingt ans  (2010)
La vie d’un jeune garçon, de sa famille et de ses voisins, dans les rues du Congo Brazzaville à son époque communiste.  Un récit agréable,  mené davantage à la façon du Petit Nicolas que de l’Attrape-cœur de Salinger  comme le voudrait la préface de  Le Clézio.  (Annie)

René PETILLON     L’affaire du voile  (2006)
Une BD avec des tronches pas possibles.  Un humour décapant et jouissif. (Annie)

Marilynne ROBINSON    Lila  (2015)
Dernier roman d’une trilogie, plus intéressant que les deux premiers.  Comment apprendre la vie sans le savoir, une jolie histoire de transmission. (Aline)

Tatiana de ROSNAY   Elle s’appelait Sarah (2007)
Récit formé sur un parallèle permanent entre l’histoire de Sarah,  échappée de la rafle du Vel d’Hiv en 1942, et l’histoire de la jeune femme occupant de nos jours l’appartement abandonné par la famille de Sarah.  Un premier sentiment de voyeurisme malsain, puis la conviction que revenir sur cette époque est malgré tout obligatoire.  Un roman dur mais nécessaire.     (Marie-Jo)

Jean-Luc SEIGLE   En vieillissant les hommes pleurent.  (2012)
Dans les années 60, un homme n’accepte pas la modernité.  En fait, il vit mal son  retour de la guerre.  Une très fine approche des sentiments, des non-dits, du mal-être.  Un roman magnifique.    (Aline)
A rapprocher :
Laurent MAUVIGNIER    Des hommes  (2009)
Un retour impossible de la guerre d’Algérie (Odile)

Laurent SEKSIK   L’exercice de la médecine (2015)
L’histoire d’une dynastie de médecins juifs entre les pogroms de Russie en 1905, l’accueil chaleureux de l’Allemagne aux médecins Juifs entre 1920 et 1930, puis la fuite de ces mêmes médecins vers Nice en 1940 pour échapper à la déportation, mais non à la mort en 1942. Donc une immense fresque historique. Précipitez-vous !  (Marie-Noëlle)

           
ET une citation  qui explique bien pourquoi tant de débats autour des livres :
« La littérature agit sur les fibres nerveuses de celui qui a la chance de vivre la rencontre entre un livre et sa propre vie.
Ce sont des rendez-vous qu’on ne peut fixer ni recommander aux autres.
La surprise face au mélange soudain de ses propres jours avec les pages d’un livre appartient à chaque lecteur »
Erri DE LUCA, La parole contraire, p.12




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