le 24 juillet 2017: la naissance de l'écriture



1er  jeu : avant la naissance, soyons romantique et imaginons la rencontre.

Chacun écrit sur des papiers séparés : un objet de genre masculin, un objet de genre féminin, un personnage masculin et un personnage féminin.

Les papiers sont mis dans des chapeaux différents et chacun tire au sort 1 personnage et 1 objet masculin ou féminin.

Avec le même incipit pour tous, on écrit en plaçant directement après l’incipit l’objet ou le personnage, au choix.  L’autre doit intervenir dans le texte.

En cours d’écriture, des mots restant dans les chapeaux sont tirés au sort et lus à voix haute.  Ils doivent être placés dès que possible dans l’écriture.



Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi ma pipe cassée ?  Dans un monde où l’erreur ne doit plus être humaine, où le droit chemin est le seul praticable, où il est dur de se relever après une chute.  Une hache bien affutée au-dessus de ma tête, comme une épée de Damoclès qui risquait de tomber, jusqu’au jour où ma route a croisé la tienne, sans téléphone ni rencontre internet…  simplement, naturellement, comme si c’était normal !  Je t’ai trouvée comme ça, sur le bord de la chaussée, emballée dans un sac rouge, peut-être pour te protéger en vain car tu étais brisée en une multitude de morceaux, éparpillés dans le sac mais rangés comme dans un tableau.  Une rencontre comme aurait pu être celle entre Johnny Hallyday et la princesse Diana  Mais c’est grâce à la postière que j’ai pu te récupérer consciencieusement en suivant mot à mot le guide du petit bricoleur de la FNAC.  Jusqu’à recomposer entièrement ta forme, ton aspect et ton utilité…  toi ma petite pipe en bois qui m’accompagne dans mes longues soirées d’hiver.
     Aiyana

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi le marteau-piqueur que j’entendais vibrer dans ma rue, sous la fenêtre de mon appartement.  Le bruit assourdissant qui s’élevait à chaque fois que la machine perforait le tarmac me faisait grincer les dents comme une hache bien affutée.  Je dévalai les escaliers quatre à quatre après avoir branché le répondeur de mon téléphone et sorti par la porte de derrière avec mon sac rouge.  Au fur et à mesure que je m’éloignai de la maison, le bruit du marteau piqueur s’estompait.  Il faut dire que tout le quartier était barricadé pour cause de travaux.  On allait remettre les routes en état pour la commémoration de la mort de la princesse Diana, festivités qui auraient lieu à la fin de l’année.  Enfin, je me retrouvai dans le centre-ville où la postière pressée failli me renverser.  Je n’eus que le temps de sauter sur le trottoir où je me retrouvai nez à nez avec un monsieur à l’accent étranger.  Grâce au marteau-piqueur et sans le savoir, je rencontrais celui qui allait devenir l’homme de ma vie.
     Anne

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi l’aiguille à tricoter italienne.  J’enfile les mailles, je compte et je tricote.  Il fait très froid aujourd’hui, je suis au coin du feu.  Et soudain Patricia Kaas entre dans la maison.  Près de la cuisinière se tient une hache bien affutée pour couper le bois puis le mettre dans le feu.  Puis le téléphone sonne deux fois, je décroche.  C’est mon amie pour me dire que je vais avoir une surprise.  Je la connais mais je n’ai pas osé lui dire que Patricia Kaas est venue avec un sac rouge très grand, avec beaucoup de choses à l’intérieur, c’est la surprise.  Et puis la porte s’ouvre et c’est la princesse Diana.  C’est mon rêve.  J’ai toujours admiré cette personne pour sa gentillesse et sa simplicité.  Et puis la postière arrive pour m’emmener du courrier et un gros colis qui vient de Paris.  Beaucoup de surprises pour cette journée et un grand merci !
     Christiane

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi, « Grand rideau noir » qui est à la fois mon angoisse et le but de ma vie, moi Michael Jackson, mondialement connu pour ma voix si personnelle et ma façon de marcher d’avant en arrière pour éviter surtout la hache bien affutée que mes concurrents jaloux ont préparée, peut-être derrière toi mon grand rideau noir.
Heureusement, mon téléphone est caché dans ma chaussette et je peux à tout moment appeler mes gardes du corps pour me secourir.  Mais pensons au public, à toutes mes jeunes groupies qui m’attendent derrière toi, grand rideau noir.  Dans la fente du rideau, j’aperçois une charmante jeune-fille qui fait tourner son sac rouge pour que je la retrouve dans cette foule.  Mais serait-elle Diana, cette princesse qui est peut-être ma groupie préférée ? Je reçois constamment des messages d’elle !  Sa belle-mère est d’ailleurs fâchée.  Il faut dire que sous des allures de grande dame, c’est une sacrée sorcière qui pourtant vit dans un magnifique château, parait-il.  Elle ne comprend rien à mon art.  J’ai d’ailleurs bien l’intention d’aller lui faire une aubade.
     Colette

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi que l’on appelle « Petit Louis ».  Comme une évidence, un choc au premier regard… le coup de foudre peut-être.  Je ne te connaissais pas, je ne t’avais jamais vu auparavant, simplement entendu ton nom prononcé au détour des routes du Plateau.  Louis, mon Louis, ton regard tranchant telle une hache bien affutée, la première que j’ai goûté ta cuisine ce samedi midi, j’ai perdu mes moyens.  Les saveurs racontaient des histoires semblables à la douceur de la sonnerie de mon téléphone lorsque tu daignes enfin m’appeler.

D’ailleurs mon Louis, Petit Louis, te souviens-tu de ce jour toi aussi ?  Je portais sur mon épaule un sac rouge.  C’est d’ailleurs comme cela que tu me surnommes « la fille au sac rouge ».  J’avais coiffé mes cheveux ce jour-là, j’avais mis longtemps à reproduire la coupe de la princesse Diana.  J’ai toujours voulu lui ressembler.  Mais toi, tu ne t’es souvenu que du sac.  Au début, je ne pensais pas que tu te souviendrais, ne serait-ce que de mon visage ou de mon nom.  Mais la postière m’a dit en me livrant le tableau que j’avais commandé que tu voulais me revoir mon Louis… Imagine alors ma joie !
     Coline

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi Princesse Diana munie de ta hache bien affutée pour écrire tes messages d’amour sur les troncs d’arbre de notre futur domaine princier.  Les téléphones sont en effet passés de mode.  On ne parle plus de texto depuis au moins deux cent ans.  Je te revois, ton petit sac rouge en bandoulière, oh ma princesse Diana chevauchant le véhicule de la postière, une sonnette dans chaque main pour alerter les voisins châtelains de nos amours naissantes.
     Françoise F.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi le couteau suisse.
Tu m’as ouvert des horizons infinis ; ton petit tire-bouchon en queue de cochon, ton petit couteau crochu pour se curer le nez…  je t’aimais tant, mais je t’ai perdu.
J’ai alors tenté de couper le saucisson avec ma hache bien affutée.  Le résultat fut comme attendu… sanguinolent… pas pour le saucisson.

Avec mon bras restant, je pu saisir le téléphone et appeler l’hôpital Jean Jaurès.  J’eus même le temps de préparer un sac qui vira rapidement au rouge.  Puis, ce fut le trou noir.

Je me vis dans un long tunnel, cheminant vers des lumières irréelles.  Je dépassai la Princesse Diana au volant de sa Mercedes.  C’est alors que j’entendis la voix de la postière au loin :

« Il faut vous réveiller.  Je viens de ramasser votre couteau suisse sur le seuil ! »
     Françoise M.

Que serais-je sans toi qui vins à me rencontre ?  Toi Simone Veil dans l’étrange lucarne de l’appartement.  J’aurais aimé être une plume légère pour noter tous les événements de ton histoire.  Une hache bien affutée aurait suffi pour tailler la plume et, avec l’encrier, commencer le récit.  Mais ce maudit téléphone sonna.  Il rompit ma réflexion et mon écoute des difficultés que tu rencontras avec ton sac rouge lors de ta vie après l’horreur.  Quelle histoire incroyable entre ta vie et celle de la princesse Diana !  Mais au bout du chemin, la même fin.  Celle qui nous attend et dont la postière, par son courrier déposé dans la boite aux lettres, informera nos amis et notre famille.
     Jean-Marie

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi cet arbre géant là-haut sur la colline, rencontré au détour d’une randonnée ensoleillée.  Grâce à toi, j’ai pu me poser à l’abri du soleil, me poser à l’ombre de tes feuilles et sortir ma hache bien affutée.  Non, pas pour te couper les branches !  Mais pour atteindre au fond de mon sac à dos un livre sur Napoléon III.  Soudain, mon téléphone sonna.  Mais n’importe quoi !  Je l’ai éteint et me suis lovée contre toi et ton épaisse écorce, mon livre à la main, mon sac rouge en guise de coussin.  Ah que c’était bien !

Que serais-je sans toi ?  Qui m’apporte tant de quiétude, de sérénité, me fait porter un sourire digne de la princesse Diana ?  Ce que j’aime venir à toi quand tout va mal…  Mais aussi quand tout va bien car je t’aime mon arbre géant !

Signé : la postière.
     Lucie

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi Barbara dont j’ai si souvent rêvé la rencontre, que j’ai tant écouté les soirs de pluie, de brume, de neige.  Ces longues soirées que tu as réussi à illuminer même avec ta longue robe noire qu’on aurait cru taillée avec une hache bien affutée et pourtant qui te seyait à merveille.

Tu m’as fait vibrer tel un téléphone quand tu chantais avec Moustaki cette « longue dame brune ».  Tu m’as conquise avec ton aigle noir, comme sorti du sac rouge d’un magicien, les ailes déployées.

Tu m’as émue, différemment certes que la princesse Diana, dans tes chansons engagées à la mémoire des souffrances de la Terre…

Que serais-je sans toi au final, la postière qui m’a emmené tant de lettres de toi ??  Barbara…
     Marie-Jo

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi cette machine à coudre posée sur le bord du chemin qui me faisait des appels de la pédale et du fil multicolore.  Je me précipitais chez Scarlett O’Hara pour lui crier depuis la véranda que je pouvais lui coudre son chapeau d’indépendance.  Elle était dans la grange, occupée avec une hache bien affutée et ne sembla pas surprise outre mesure de ma vive intrusion.  Elle prit son téléphone pour appeler Hélène en renfort afin de bien détendre le tissus et coudre ensuite au plus droit.  Afin de dissimuler le drapeau, nous cousîmes aussi un sac rouge.  La princesse Diana ne pourrait pas soupçonner la présence d’un drapeau de la liberté dans un sac aussi joliment décoré, le subterfuge était parfait.  Il fut convenu que la postière serait le moyen le plus anonyme et discret pour la livraison de ce symbole qui tenait tant à cœur à Scarlett O’Hara.  La machine à coudre fut dissimulée au fond de la grange… je pense qu’elle y est encore !
     Marielle

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, toi le ruban violet qui s’accroche dans mes cheveux, et soudain je savais que je rencontrerais le prince charmant.
A ce moment, une hache bien affutée, lancée par ton bras expert, coupa le ruban et ma chevelure se déploya sur mes épaules.  Soudain, la sonnerie du téléphone retentit et me réveilla.  Mais au pied de mon lit, je vis un ruban violet entourant une mèche de tes cheveux.  Vite, je la mis dans mon sac rouge et partis à ta recherche : ainsi tu pourras me remarquer avec mon sac rouge.  Etais-je devenue princesse ?  Une pensée émue me traversa « Princesse Diana, où est ton prince charmant ? »

Mais vite, je revins à mon plus grand désir ; te rencontrer

Aïe !!! je me cogne à la postière qui me tend un enveloppe.  Elle est scellée avec un morceau de ruban violet.  J’ouvre, et là, mon rêve va se réaliser.  Une mèche de tes cheveux et une mèche de mes cheveux sont enlacées dans un ruban violet…
     Martine

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi la Belle au Bois Dormant.  Toi qui m’as réveillé à la forêt de Bélesta.

Que serais-je sans toi, ma hache bien affutée qui me pointe, qui me pique.

Toi mon téléphone mobile, qui est toujours là ; qui me réponds toujours, que ferais-je sans toi.

Toi, mon sac rouge qui me bouge, moi qui adore le rouge.  Oh ma belle au sac rouge au bois dormant.

Toi ma princesse Diana, ma déesse de la chasse, viens à côté de moi, je fais de la place.

Toi ma postière que j’attends tous les jours et qui m’apporte les bonnes nouvelles et les lettres d’amour.

Que serais-je sans toi qu’un être perdu ?
     Paul



Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?  Toi l’étole de soie.  Ton drapé aérien me couvre et me protège tout en douceur, tes couleurs chamarrées varient avec le temps et mes humeurs, toujours en accord avec mon ressenti intime.  Ta transparence me permet de voir le monde qui m’entoure à travers un voile flouté et sécurisant et non avec la netteté d’une découpe avec une hache bien affutée. Tu sais communiquer avec mes pensées bien mieux que tout un chacun à travers leur téléphone, car le contact est direct, sans perturbation, sans intermédiaire.  Si je ne t’ai pas autour de mon cou ou de mes épaules, je te garde toujours près de la main, dans mon sac rouge car tu sais me rafraichir quand le soleil me darde de ses rayons aussi bien que tu sais me réchauffer quand monte l’humidité.  Tu apportes la note chique et distinguée à ma tenue, telle la princesse Diana, je pourrais parader et serrer des mains admiratives !

Même la postière n’est pas dupe et a bien remarqué ma transformation profonde depuis qu’elle m’a livré ce colis ultra léger directement arrivé de New Delhi par air mail…oui, tu as bouleversé le quotidien de mon existence !
     Remke




2ème jeu : la naissance de l’écriture

Chacun tire au sort une lettre un peu particulière et un bout de phrase tirée d’un texte sur l’accouchement sans douleur.

On va annoncer la naissance de la lettre et en expliquer l’intérêt, l’usage, en insérant la phrase reçue dans le texte.




En ce jour béni, nous avons la joie et l’honneur de vous annoncer la naissance tant attendue du A terrasse !

Ce A permettra enfin de créer pour tout un chacun, sans permis préalable, une extension salutaire à son domicile, où qu’il soit, quel qu’il soit.  Une extension qui donnera l’accès à tous au grand air, aux grands espaces et aux vues panoramiques.  En effet, muni de ses pieds extensibles à souhait, il peut atteindre des hauteurs dignes des sommets himalayens tout en étant relié directement à notre chez-soi confortable, sécurisé et climatisé.  Afin d’atteindre au plus vite l’orientation et l’altitude optimale, il suffit de connecter huit points situés sur les mains, les pieds, le sacrum et le fessier à une prise USB située à la base gauche  du pied qui ancre notre A terrasse. L’influx bioélectrique créé renseignera directement la terrasse sur les paramètres les mieux adaptés  et ……profitez du spectacle …la télé enfin détrônée !
     Remke




Le marteau piqueur et Diana ont l’’honneur de vous annoncer la naissance du C à queue de cheval, né dans un cul de sac d’une petite ville en Angleterre où tous les chats sont gris et les chevaux paumés.  La naissance s’est passée sans douleur grâce au travail musculaire du périnée et du bassin dans une gymnastique groupée et rythmée par les bandas anglo-saxonnes
     Anne


Je suis très impatiente car j’attends d’un moment à l’autre la naissance de la lettre F.  C’est mon amie Jojo qui attend.  Je suis très pressée de cette naissance car c’est un peu compliqué, elle va s’appeler F, comme Fer, Féérique, Frire…  c’est la surprise !
     Christiane






J’ai l’honneur et le plaisir de vous annoncer la naissance de notre premier né : F gradué.  Les massages, sur la région lombaire par exemple, apaiseront le repos de sa maman.  Le futur F gradué fera partie de la grande famille F, son papa Fernand, sa maman Francine, les grands-parents Firmin et Félicie, la Tante fanny, l’oncle Felipe et tous les autres.  Fin.
     Paul





Tous les cerveaux humains disponibles ont été pressés comme des citrons pendant des temps et des temps.  On n’y croyait presque plus et finalement ces pressions ont servi à améliorer l’efficacité des contractions pour donner naissance à une sorte de chaise pour l’éternelle attente.
     Marie-Jo







Salutations.

Je vous annonce la naissance de la lettre H, 8ème enfant de Dame Alphabet qui n’a pas fini de nous surprendre !  Bébé H, tant attendu des Français, mais enquiquinant les non-francophones, va enfin mettre fin aux « zaricots » et aux « zérissons » par sa muette présence en début de mot.  Ces liaisons dangereuses qui créent un 2ème point douloureux à distance de mon cerveau, dans mon cœur… 

Un peu de patience tout de même, bébé H est encore démonté pour le moment, mais dans une semaine il sera sur pied, prêt à être prononcé.
     Lucie




J’ai le plaisir de vous annoncer la naissance du H déhanché.  La méthode du déhanché permettrait de diminuer les douleurs de plus de 50%, ainsi la jambe gauche du futur H et sa jambe droite ont été reliées sans douleur par un superbe trait.

     Martine





Avis à la population mondiale.

Ce jour, lundi 24 juillet 2017, est né le I bipède.  Une tête, un tronc et deux pieds.

La tête tout d’abord, nécessaire à l’acceptation de cette lettre dans l’alphabet sociétal.  Elle est le cœur de la réflexion, le centre du lien avec les autres lettres, l’organe essentiel à la cohérence esthétique des mots à venir. 

Vient ensuite son tronc, pour ne pas dépayser les amateurs et adeptes du I traditionnel.  Celui des irritables et irsutes, idiots et leurs insultes.  Celui qui finalise l’épisiotomie.

Enfin les deux pieds.  Avançant l’un après l’autre, ils donnent la douceur et la rondeur au I bipède.  Rondeur d’une femme portée par ces deux pieds de I pour envisager positivement chaque contraction comme un pas de plus.  Ces pieds seront les piliers irrésistibles, intimes, intenses dans la poursuite des idéaux du nouveau monde.  Un pas de plus vers l’Utopie.
     Coline




Article de presse du 21 mai 2023 :
Des recherches sur la production d’hormones et sur la gestion de la douleur et du stress ont enfin abouti à la naissance du I rotatif.  Le I rotatif est un nouveau lit double, mais tête-bêche qui permet une rencontre amoureuse différente aux amoureux désireux de concevoir des nouveau-nés qui naitraient enfin sans douleur.
     Françoise F.



Le K de deux heures vingt est né ce 24 juillet à deux heures dix-neuf et cinquante-neuf secondes.  Il né comme ça, très facilement, comme un pet, la séance ayant été dispensée par une sage-femme et un médecin.  Une fois sevré, le K de deux heures vingt ira rejoindre l’un des très nombreux murs de salle de classe de France.  Et, à deux heures vingt précise, quatre jours par semaine, les enfants pourront se permettre d’imaginer des kangourous et des koalas avec un C ou des cacas avec un Q.  Le K de deux heures vingt est là pour décomplexer les cancres de l’orthographe, une minute par jour, quatre jours sur sept.  A quand la naissance du P de trois heures moins le quart ou du A de dix heures vingt-sept ?
     Françoise M.




Voici venu l’instant charmant annonçant la naissance de M, fils de ma dame et de moi (Sacha Guitry).  La chose s’est bien déroulée, il faut dire qu’en prévision, des séances particulières ont été dispensées par la sage-femme.  M est donc bienvenu dans ce monde.
     Jean-Marie





A sa naissance, le O à pied était tout petit.  Le haut de la lettre n’avait pas encore poussé et il n’était alors qu’un U à pied.  Fort heureusement pour lui, sa vie ne fut pas courte car il était, non pas en verre ou en cristal, mais en bois brut.  Cette petite nuance fit toute la différence et lui permit de se développer, de grandir et de devenir adulte.  Une fois la métamorphose passée, plus aucun moyen de se tromper, un O à pied a son utilité bien particulière.  Il est en effet glissé discrètement sur les tables de restaurant des amoureux, entre le sel et le poivre.  Il enregistre leur rencontre et leurs premiers échanges et même leur premier baiser pour les retransmettre plus tard tel in micro magique.  Le O à pied a longtemps été vexé de son utilité, mais comme le cerveau se focalise moins sur la douleur initiale, il s’est accommodé et est finalement satisfait.
     Aiyana



Il est né le nouvel alphabet, jouez hautbois, résonnez musette.  Et me voilà, le O bouton tout rond, tout dodu.  Moi qui mettrai les lèvres en rond pour dire des Oh de surprise et d’émerveillement.  Surtout en situation d’émerveillement, la plus douce des vaches du corral, elle parvient à visualiser les organes et à espérer être admirée par le beau taureau du troupeau, paissant dans les prairies de Camargue.  Ne sait-il pas que bientôt ce plaisir lui sera ôté ?
     Colette




Geppetto, au fond de son atelier, venait d’assister à la plus belle naissance après celle de Pinocchio : le P à visser  !  Émerveillé, il ne se lassait pas depuis quelques heures de visser et dévisser ce nouveau bout de métal  qui rentrait et sortait du bout de bois avec une extrême précision.  Geppetto s’étonnait encore de sentir ses muscles décontractés et comme l’expulsion était facilitée !  Avec la naissance du P à visser il allait fabriquer une grande fratrie à Pinocchio.

Avis aux parents adoptifs :

N° de Téléphone de Geppetto 06…

Pour toute commande prévoir un délai de 6 mois après les vacances d’été car Geppetto est à la mer.
     Marielle




Juliette Alphabet a donné naissance en ce jour de l’an 2017 à l’enfant Z à bascule.  Quelle belle naissance !  Un accouchement sans douleur grâce aux endorphines qui bloquent la transmission de la sensation douloureuse au cerveau.  Malgré la disposition de bascule de Z dont les jambes écartées et les pieds relevés lui donnent plus l’air d’un stérilet que d’un beau bébé.  Z de Zorro, Z de zouave dont le fondement fait la joie des autres enfants qui l’enfourchent criant à tue-tête « hue dada » !  Balancement du temps, des idées et des opinions, équilibre précaire qui parfois donne le vertige mais toujours permet un juste milieu.
     Catherine




Toutes ces étranges lettres à usage multiple sont sorties de la tête de leur créateur et de cet époustouflant ouvrage:


3ème jeu : un cadavre exquis sous-forme de questions-réponses.
 

Les résultats furent étonnants, poétiques et philosophiques
Mais impossible à retranscrire !

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